Makkas – insurrection

Meurtre d’un allemand et troubles dans le sud-est

Au mois de mai dernier (1910), un commerçant allemand, M. Brettschneider, fut assassiné par les indigènes de la tribu Makka. Il avait quitté Abong-Mbang, sur le Nyong supérieur, pour aller enrôler des travailleurs au-delà de la rivière Dumé. A différentes reprises, les chefs indigènes l’auraient averti de se mettre en garde contre les Makkas ; mais il n’en fit rien, parce que, disait-il, ses intentions étaient pacifiques. Cependant, comme il dépassait Ngamba, les Makkas armés, qui le suivaient, commencèrent à attaquer la caravane. Les porteurs s’enfuirent. Brettschneider reçut dans le cou une flèche qui le tua net. Les rois, instigateurs du meurtre, se partagèrent le cadavre. Les témoignages recueillis depuis ne permettent pas de croire que les indigènes avaient été provoqués ; on ne voit donc pas clairement les motifs de l’assassinat.

Dernièrement, la Gazette de Voss recevait du Cameroun une lettre où il était question d’une grande insurrection des tribus Makka. Ces indigènes étaient depuis assez longtemps, disait-on, exaspérés contre le gouvernement qui les contraignait au travail. La station Dumé aurait été attaquée et évacuée par la garnison, en attendant l’arrivée des secours.

Poste militaire de Dumé

La situation des blancs était dépeinte comme très menacée ; les commerçants avaient, paraît-il, autant que les indigènes à se plaindre du lieutenant Schipper, commandant la station de Dumé. A la première nouvelle des troubles, le major Dominik était parti de Yaoundé avec 120 hommes.

Major Dominik – commandant schutztruppe

Un télégramme, envoyé par lui, est arrivé à Kribi, le 20 juillet. Il représente la sédition comme apaisée, et la situation comme redevenue tranquille. D’autre part, le rapport parvenu au gouvernement précise l’étendue de la région soulevée, qui se réduit au territoire des Makkas du Nord. Ils firent une tentative inutile pour s’emparer de la station Dumé, qui fut défendue et soutenue par deux compagnies de la Schustruppe. Le Major Dominik estimait que les opérations militaires seraient terminées au milieu d’août et que seulement alors on pourrait connaître exactement les circonstances du meurtre de Brettschneider.
Il annonçait que 7 rois indigènes avaient été jugés et pendus.

Camille Martin

La Quinzaine Coloniale – 25 août 1910- BNF

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