1. Destruction de Money-Bimbia
Berlin 6 avril 1886- Selon les dernières nouvelles en provenance de la côte ouest de l’Afrique, les indigènes de Money-Bimbia se sont révoltés contre les Allemands. En conséquence, la canonnière allemande « Cyclope » a bombardé et détruit le village de Money-Bimbia.
La Union – 7 avril 1886 –Espagne – BNE – traduit
2. Anglais et Allemands en Afrique.
Le lieutenant-capitaine Stubenrauch, commandant de la canonnière Cyclope, télégraphie de la station allemande en Afrique de l’Ouest qu’il a bombardé Money-Bimbia, près des Camarones, débarquant immédiatement. La ville a été détruite. Aucun homme du « Ciclope » n’a été blessé. Le gouverneur était en place au moment de la rédaction du rapport.
Pour expliquer cette détermination rigoureuse, la Gazette de Cologne dit « que, sous le nom de Bimbia, trois localités distinctes mais proches sont connues : Koenig-Wilhelmsdorf, Doculiasdorf, et Moneydorf . Les habitants de cette dernière ville, soumise à l’influence des Anglais, étaient hostiles aux Allemands. Bimbia est passé aux mains des Allemands ; mais après la reconnaissance du protectorat d’Allemagne par les Anglais, l’influence de ceux-ci, habitants au Cameroun, continue de prévaloir. «Ce sont eux, en somme, qui ont provoqué la révolte des habitants de Moneydorf. »
Ici s’arrêtent les explications du journal allemand. Il est fort possible que la presse anglaise en demande de plus étendues et d’un genre différent, vu l’accusation portée contre l’influence des Anglais. Mais aucun grand conflit ne surgira. « Money Bimbia » sera détruit, les Allemands continueront à civiliser les Noirs à coups de fusil, et l’esprit colonisateur de l’époque sera réduit aux justes proportions d’un banditisme organisé de gré à gré, dont les plus audacieux ou habiles récolteront de plus grands bénéfices.
El siglo Futuro – Samedi 10 avril 1886– BNE traduit
3.
Le gouvernement allemand a reçu de nouveaux rapports sur le bombardement et la destruction de Money-Bimbia, dont nous avons fait état Il y a quelque temps.
Le motif du bombardement était le meurtre par le chef de ce village d’un parent du roi Bell, qui est un ami de l’Allemagne. Le gouverneur des Camarones a demandé au chef de venir à bord de son navire pour lui donner des explications, mais le chef a répondu qu’il pouvait venir à terre pour les demander.
A la suite de ce refus, le gouverneur a procédé au bombardement de Money-Bimbia, au débarquement, à la destruction du village et, enfin, à la nomination d’un nouveau chef.
La Epoca – Madrid – Samedi 17 avril 1886 – BNE – traduit