Le roi des Pahouins
Valence 19 juillet 1920
Le roi des Pahouins est arrivé aujourd’hui dans cette ville en provenance de Barcelone, accompagné de son fils, l’héritier du trône, de sa fille, de ses ministres et de sa suite. Ils se sont tous retrouvés pour déjeuner au Miramar.
À cinq heures de l’après-midi, ils embarqueront sur le navire transatlantique « San Carlos », dans lequel ils se rendent à Santa Isabel (Fernando Poo), d’où ils se rendront au Cameroun.
Nous avons parlé au Roi, qui nous a dit qu’ils partaient avec une grande satisfaction de l’accueil chaleureux et hospitalier qu’ils avaient reçu en Espagne et pendant leur internement suite à la guerre européenne.
Il est très reconnaissant au marquis de Cervera des démarches qu’il a entreprises auprès des gouvernements espagnol et français pour que ce dernier reconnaisse sa souveraineté en tant que roi des Pahouins ; Le marquis lui a permis de recevoir un document l’accréditant en tant que tel au Cameroun, aujourd’hui colonie française, suite au traité de Versailles.
Le roi noir et sa suite ont appris notre langue pendant leur séjour en Espagne, et la parlent couramment.
Ils sont accompagnés dans leur voyage vers le Cameroun par le capitaine des ingénieurs D. Alberto Portilla et le médecin D. Fuan Jimenez. Ce dernier a pour mission de réaliser des études sur la « maladie du sommeil ».
La Libertad – Madrid – 20 juillet 1920 – BNE –
(traduction personnelle)
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Le roi des pahouins part satisfait.
Et il a acheté une « voiture » pour ses promenades au Cameroun.
Las Palmas 27 juillet 1920
Le roi des Pahouins, qui est de passage dans ce pays, a déclaré qu’il partait satisfait de son voyage en Europe, où il n’a reçu que des compliments et des attentions.
Il a ajouté qu’il avait été reçu par le monarque espagnol, qu’il a remercié pour sa protection, le suppliant en même temps d’influencer les alliés afin que, à son retour dans ses territoires, sa présence soit bien accueillie.
Le roi des Pahouins a commandé une voiture à moteur, qu’il emportera au Cameroun pour l’utiliser comme moyen de transport.
La Voz- Madrid – 28 juillet 1920- BNE – (traduction personnelle)